En Côte d’Ivoire, le camp du 43e bataillon d’infanterie de marine (BIMA) de Port-Bouët sera rétrocédé à l’armée ivoirienne ce mois-ci, comme l’a officialisé le président Alassane Ouattara, mardi soir, lors de ses vœux du Nouvel an.
Dans cette commune balnéaire, située au sud d’Abidjan, où cette base militaire française est implantée depuis 1978, les sentiments des habitants sont mitigés après l’annonce présidentielle.
Pour Edmond Yao, habitant de longue date de Port-Bouët, “C’est une décision politique’’ qui a “du positif’’
“Cela permettra de redresser la commune à travers des actions qui seront menées par nos forces de défense et de sécurité pour assainir la commune’’, analyse-t-il.
Les mouvements d’humeur et les mutineries qui ont secoué certaines casernes militaires ces deux dernières décennies en Côte d’Ivoire n’inclinent pas non plus à accueillir la décision du chef de l’Etat ivoirien avec beaucoup de sérénité.
“La population de Port-bouet sera exposée à toute forme d’éventualité’’, nuance-t-il avec appréhension.
Pascal Apahou, salue, lui également, “une bonne’’ décision qui permet à la Côte d’Ivoire de retrouver sa “souveraineté mise à mal par’’ la présence même de soldats français en Côte d’Ivoire.
Même s’il reste “inquiet par rapport la perte des emplois des Ivoiriens qui travaillent au Bima’’, il croit “qu’avec les élections à venir certains militaires vont rester pour assurer la sécurité des ressortissants français’’.
Né à Port-Bouët, Victor Konan, 48 ans, reste quant à lui “indifférent’’ face à cette décision dont il “ne voit pas l’intérêt’’.
Entre appréhension, espoir et indifférence, la rétrocession de la base militaire française de Port-Bouët suscite des réactions diverses et variées au sein de la population, reflétant les enjeux multiples liés à cette décision historique.
Serge Alain Koffi